Les chiopas du Pérou : ces chenilles peu connues au goût de fruit de mer !
C’est dans la jungle péruvienne, à quelques heures de route de Lima, que vit la communauté native shimabenzo. Autre que son nom, cette communauté a pour particularité de manger des chiopas ! Ces chenilles sont similaires aux chenilles de karité au Burkina Faso ou encore aux chenilles de Mopane (Mopane worm) en Afrique du Sud. Elles sont peu connues, voire très peu connues, au point que nous n’avons pas réussi à trouver son nom scientifique ! (Avis aux experts ! Récompense : notre reconnaissance 😉)
Nous avons eu la chance de rencontrer les membres de la commuanuté de shimabenzo et vivre deux jours de leur quotidien. C’est avec excitation que nous vous partageons ici notre expérience et que nous vous détaillons les différentes étapes de préparation de ces chenilles qui, vous le verrez à la suite de cette introduction, différent de leurs homologues !
La collecte :
La collecte des chiopas est une tâche réservée aux femmes de la communauté. Les femmes partent tôt le matin munies d’un sac en toile pour recueillir les chenilles. Ces dernières se trouvent sur les feuilles de palmier dont elles se nourrissent, ou plutôt…se gavent ! Elles sont en effet remplies de purée de feuilles broyées qui faudra ensuite enlever avant de les cuisiner !
La préparation :
Curieux et pleins d’enthousiasme, nous avons appris à préparer les chenilles fraîchement collectées « se dandinant » au fond du sac en toile. Nous nous sommes vites rendus compte que 3 qualités étaient nécessaires pour savoir bien préparer les chiopas :
- ne pas être sensible
- être patient
- et la plus importante de toutes…avoir des ongles !
Et oui, en fait les femmes ouvrent les chiopas en deux n’utilisant que leurs ongles pour ensuite presser le corps et faire sortir les intestins remplis de feuilles de palmier prémâchées ! Je vous invite à constater par vous-même sur la photo ci-contre à quel point ces chenilles sont voraces !
Vous savez donc maintenant pourquoi les ongles seront votre meilleur allier le jour où vous serez amené à préparer ces chenilles !
Quant au fait de ne pas être sensible, c’est que les femmes de la communauté ouvrent les chenilles alors même qu’elles sont vivantes ! Mais rassurez-vous, une fois coupées en deux, elles meurent en quelques secondes.
Et puis il faut se munir de patience parce que c’est un travail fastidieux. En effet, les femmes préparent les chenilles une à une!
Une fois que toutes les chenilles ont été éviscérées, nous les avons lavées plusieurs fois puis fait cuire dans de l’eau salée préalablement bouillie, comme si nous cuisons des pâtes ! Après 5 min, nous les avons retirées du feu et mise dans une grande assiette. Ça y’est les chenilles étaient prêtes à être dégustées !
La dégustation :
C’est avec un peu d’appréhension au départ, et sous l’œil amusé de la communauté, que nous avons approché la première chenille de notre bouche. Mais l’appréhension a très vite laissé place à la surprise et au plaisir gustatif. En effet, les chiopas ont un goût de crevette !! Surprenant non ?! Et bien qu’elles soient un peu plus caoutchouteuses que ces insectes de mer, elles restent très faciles à manger.
Aussi, sans nous faire prier, nous nous sommes resservis de nombreuses fois, en veillant à ne pas manger la tête des chenilles qui est très dure, et nous avons eu la chance de partager un merveilleux moment avec les membres de la communauté native de shimabenzo qui mangent les chenilles avec du yuca (manioc).
C’est relaxés et ré oxygénés, la tête pleine de souvenirs et de traditions, que nous sommes repartis le jour suivant vers Lima et ses 10 millions d’habitants.
The Bug Trotters